Le temple dorique est d’un grandeur sans égal dans les centres de la Grande Grèce. Nous avons déjà dit que l’art s’exprime d’une manière plus vivante et la couleur est plu marquée : l’architecture adopte certaines décorations qui animent le sévère style dorique par ses ornements polychromes en terre cuite. Malheureusement les sculptures du fronton ont disparu ; par contre nous avons de nombreuses métopes qui nous offrent un example significatif de ce genre de décoration.

Les métopes grecques d’Italie ont été découvertes jusqu’ici à Selinunte en Sicile (au Musée National de Palerme) et dans l’Heraion (sanctuaire d’Hera ou Junon) de Foce Sele, à 12 km au nord de Paestum, exposées dans le Musée de la ville. Ce Heraion attribué selon la lègende à Jason et les Argonautes fut découvert en 1934. Il était composé d’un temple consacré à Junon et de différents Thesauròi (chapelles votives) appartenant à différents peuples du monde grec antique. Des statuettes de Junon en terre cuite datant du VIIe siècle avant J.C. ont été découvertes ; dans les représentations plus récentes (Ive siècle avant J.C.), la déesse est représentée comme Hera Eilithia (c’est dire parturiente) nue agenouillée avec deux petits génies ailés aux épaules : elle était vénérée comme la déesse de la fecondité et de l’amour.

Il ne reste plu que les fondations du sanctuaire de Foce Sele, mais les nombreuses métopes constituent le témoignage précieux de la scuplture archaique. Il s’agit de 42 métopes dont 6 appartiennent surement à la frise du temple majeur et datent de la fin du Vie siècle avant J.C. représentant six fillettes qui marchant en dansant. Les 36 autre métopes (exposées le long des murs externes du musée) ont été réalisée probablement vers 570-560 avant J.C. et montrent l’inspiration des mythes qui se manifeste dans des formes matérielles et on note également la technique de travail du dessin en relief obtenu en abaissant le niveau du fond et en précisant progressivement les volumes directement créés dans la pierre. On peut observer principalement les travaux d’Hercules (Eracle), la Centauromachie, l’Oresteia et tous les autres thèmes déjà connus ; ces œuvres sont exprimées de façon originale et avec beacoup de goût comme par example Ulysse qui observe la mer à cheval sur une tortue à la recherche d’une terre nouvelle digne d’ être explorée ou bien le craintif Eurysthée (roi de Micène à qui Hercule fut longtemps soumis) et qui dut exécuter les 12 travaux pous son compte) est représenté tandis qu’il ferme le couvercle du pithos au moment où Hercule lui apporte le sanglier d’Erimanthe (l’Erimanthe est une montagne de l’Arcadie où se trouvait le terrible sanglier qui constitue un des travaux d’Hercule) ; la métope d’Hercule et des Cercopes, peuplesdes Sylvains célèbres poure leurs brigandage ; ceux-ci s’emparèrent des armes d’Hercule qui réussit à les punir en les enchainant à un bâton ainsi qu’il est représenté dans la métope.

Une discussion est encore en cours à propos de ces 36 métopes parmi lex experts : certains les attribuent à un même Thesauros près du Temple Majeur, les autres estiment qu’il ne faut pas les attribuer à une seul monument et à une seul période. Il faut remarquer aussi la statue de Zeus (Jupiter) en terre cuite polychrome découverte à Paestum près de la Basilique ; cette statue dégage une vive impression de liberté et de spontanéité.

LA TOMBE DU PLONGEUR

La découverte de la Tombe du Plongeur (1968) a bouleversé le monde archéologique de notre siècle : en effet, c’est la première fois que nous nous trouvons en présence de la peinture grecque datant du 480 et 470 avant J.C. Nous ne connaissons pas de tombe grecque ornée de peintures avant cette date ; il n’existe aucune tombe semblable même dans les territoires grecs de l’Italie méridionale, sauf un exemple dans les Pouilles, mais il s’agit de simples motifs géometriques et floréaux. La tombe du Plongeur, apparemment ne se distingue pas les autres tombes découvertes à Paestum ; il s’agit d’une tombe commune constituée par cinq plaques de calcaire de la région, mais elle devient exceptionnelle par les 5 parois internes ( y compris le couvercle). Les 5 fresques sont composées de la manière suivante :

1- Sur le premièr côté long, on peut admirer une scène de banquet où deux amoureux s’entretiennent tandis que trois autres personnages jouent au kottabos ; on remarque l’expression sensuelle sur le visage du premier personnage à droite et le 3e personnagequi néglige le jeu un istant pour se retourner et glisser un regard avide er presque envieux vers le 1e personnage et l’éphèbe.

2- Sur le 2e côté long, encore une scène de banquet funèbre avec des chanteurs et des musiciens jouant de la flûte et de la lyre.

3- Sur le 1e côté court apparaît un éphèbe nu qui verse du vin dans un vase posée sur une table ornée.

4- Sur le 2e côté court un homme drapé d’une cape avance en s’appuyant sur un bâton, précédé par une éphèbe qui marche en dansant avec devant soi une fillette jouant de la lyre (seul personnage féminin existant dans ces fresques).

5- La plaque qui forme le couvercle représente la scène qui donne le nom de la tombe : dans un espace ouvert délimité seulement par deux arbustes élégants, un ploggeur nu se jette du tremplin dans une eau miroitante et bleue. Cette représentation raffinée signifie peut être la séparation de la vie terrestre et le passage dans l’au delà explique symboliquement par ce geste, merveilleux.