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Des montagnes rocheuses et des falaises dominent la mer: le long de la côte se succèdent de petits promontoires, des anses les unes à côté des autres, des fossés profonds et des rochers aux formes étranges et aux mille reflets; ils alternent avec de riches cultures qui prouvent la constance, l'habileté et l'effort de plusieurs génerations de paysans pour permettre à toute cette verdure de s'accrocher à de sauvages escarpements. Des villages typiques à peine effleurés par la mer, se blottissent entre de vertes plantations de citronniers, ou se penchent en terrasses sur la mer Tyrrhénienne. c'est là la <>, spectaculaire, attrayante, tantôt effroyable et imposante, tantôt délicate et merveilleuse dans la grâce de ses détails.

Elle fait partie de la péninsule de Sorrente, qui avance dans la mer Tyrrhénienne entre les golfes de Naples et de Salerne et se dresse avec les pentes abruptes des monts Lattari. Ces reliefs appariennent à cette dorsale montagneuse qui se détache du reste des Appennins au col de Cava dei Tirreni, que les Romains appelaient Lactarius mons, sans doute pour la grande quantité de lait fourni, semble-t-il, par le bétail qu'on y élévait. La dorsale descend en pente raide vers les eaux d'Amalfi, et atteint au contraire son altitude maximum à 1443 m. au mont Sant' Angelo a Tre Pizzi. L'unes des routes les plus belles et les plus connues d'Italia parcourt la côte: elle se penche et s'enfonce sur un bord si étroit, que, parfois, il peut sembler de loin inconsistant.

Creusée presque entièrement à même la roche, la route passe à une hauteur considérable au-dessus de la mer, en suivant les contours du littoral: c'est ainsi qu'elle arrive parfois jusqu'à un petit promontoire, où l'on voit se dresserl'une des nombreuse tours défensives érigées contre les incursions des pirates, ou bien elle pénètre dans l'anfractuosité d'un ravin, où la mer s'insinue comme dans un fjord en formant de charmantes baies aux eaux limpides; elle finit aussi par descendre jusqu'à de petites plages plongées dans une ineffable atmosphère de silence et de paix, ou au contraire par s'enforcer dans d'etroits tunnels sombres creusés dans des parois rocheuses surplombant les eaux. C'est donc un spectable difficilement descriptible qui s'offrira à nos yeux si nous parcourons cette route: vers un horizon sans limites s'étend une mer bleue et scintillante, où les apics rocheux et une intense luminosité créent d'invraisemblables reflets changeants. Positano, Amalfi, Ravello, Maiori et tous les autres villages de la côte surgissent comme par enchantement, créant des sites fantastiques et stupéfiants; dressés sur les versants de la chaîne montagneuse, là où débouchent de petits vallons, ou accrochés au bastion rocheux, ces petites agglomérations semblent autant de villages miniature nés de l'habileté et du génie d'un sculpteur.

Mais le rythme de la vie simple et réelle des habitants bat en eux: c'est l'existence quotidienne de pêcheurs et de paysans, d'artisans célèbres pour leurs ouvrages de céramiques, d'une lignée ancestrale de fabricants de bateaux et de voiliers de pêche. c'est une population enthousiaste et laborieuse qui habite cette côte, profondément sincère et spontanée, qui vit dans un monde attaché à ses traditions et à son histoire, un monde né d'une union heureuse entre la civilisation du sud méditerranéen et la civilisation proche-orientale. C'est ainsi que, par exemple, la Grèce et l'Orient apparaissent dans certains aspects de ces villages aux toits en coupole, aux murs blancs, aux terrasses donnant sur la mer et scintillant des mille reflets de leurs sols en faîence; ils apparaissent aussi dans des aspects essentiels des journées et du paysage, dans une sérénité qui brise et renouvelle à la fois le caractère mélancolique traditionnel, teinté d'allégresse, du méridional.

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